La première étape pyrénéenne offrait un terrain d’expression à la hauteur des meilleurs grimpeurs du monde, qui se sont livré bataille dans la montée finale menant au Pla d’Adet, sur les hauteurs de Saint-Lary-Soulan, là où Raymond Poulidor s’était imposé pour une dernière fois sur le Tour en 1974. Cinquante ans plus tard, c’est le Maillot Jaune qui a montré les muscles, après une attaque imparable à 5 kilomètres de l’arrivée, qui a distancé Jonas Vingegaard. Avec la 13e victoire de sa carrière sur le Tour, Tadej Pogacar poursuit son festival pyrénéen, qui avait commencé par sa première victoire à Laruns en 2020, puis avait connu des épisodes victorieux à Luz-Ardiden et au col du Portet en 2021, à Peyragudes en 2022 puis à Cauterets-Cambasque l’année dernière. Le champion slovène augmente son avance au classement général, qu’il domine avec 1’57’’ d’avance sur Jonas Vingegaard et 2’22’’ sur Remco Evenepoel, qui perd une place mais reste sur le podium provisoire.
Le champion du monde dans l’échappée
Il reste 167 coureurs dans le peloton après les forfaits de Tom Pidcock (Ineos Grenadiers) et Guillaume Boivin (Israel-Premier Tech). Parmi les nombreux attaquants désireux de se lancer en tête à l’assaut du Tourmalet, les Lotto-Dstny et les Uno-X se distinguent comme les plus volontaires, mais les attaques sont systématiquement anéanties dans les premiers kilomètres. En traversant Lourdes au km 38, il fallait croire à une attaque-miracle, menée par Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Arnaud De Lie, Cédric Beullens (Lotto-Dsnty) et Bryan Coquard (Cofidis), qui sont rapidement rejoints par Tobias Johannessen (Uno-X), puis par Oier Lazkano (Movistar), Kevin Vauquelin, Raul Garcia (Arkes-B&B) et Magnus Cort (Uno-X) au km 51. Ce groupe de huit coureurs est pris en chasse par une contre-attaque de 15 coureurs, dont Biniam Girmay (Intermarché-Wanty) et Jasper Philipsen (Alpecin-Deceuninck) qui se promettent une mini-bataille au sprint intermédiaire.
Lazkano en tête au Tourmalet
Sur la ligne du sprint d’Esquièze-Sère (km 70,2), c’est Girmay qui marque un point de plus que Philipsen en prenant la 9e place, à 30’’ des attaquants, tandis que le peloton pointe à 4’10’’. L’échéance occasionne une recomposition aboutissant à un groupe de 17 coureurs pour attaquer la montée au Tourmalet, avec Chris Jull-Jensen (Jayco-AlUla), Michal Kwiatkowski (Ineos Grenadiers), Bruno Armirail (Decathlon-AG2R), David Gaudu (Groupama-FDJ), Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Costa, Healy, Quinn (EF Education Easypost), Campenaerts (Lotto-Dstny), Geschke (Cofidis), Oier Lazkano (Movistar), Kevin Vauquelin, Raul Garcia (Arkes-B&B), Meintjes (Intermarché-Wanty), Alexey Lutsenko (Astana), Magnus Cort (Uno-X) et Fabien Grellier (TotalEnergies). Vauquelin et Costa font partie des grimpeurs qui disparaissent dans les lacets, puis en vue du sommet, Gaudu et Lazkano s’isolent. C’est l’Espagnol qui gagne l’honneur de basculer en tête, avant que le groupe se reforme avec 10 coureurs.
Une place de gagnée au général pour Vingegaard
En attaquant la Hourquette, la marge des hommes de tête reste de 3 minutes, mais fond au fil des kilomètres tout comme le volume de leur groupe. A la bascule, il reste 1’15’’ d’avance à David Gaudu qui se présente le premier, accompagné de Kwiatkowski, Meintjes, Lazkano et Healy. Les cinq résistants défendent leur avantage en plongeant dans la vallée mais leurs chances sont maigres avec 1’05’’ d’avance. Dès le début de la montée finale, Ben Healy et David Gaudu dislmoquent le groupe, mais c’est l’Irlandais qui résiste le plus longtemps en solitaire. A 5 kilomètres, il fait les frais de l’attaque double-lame des UAE, Tadej Pogacar ayant lancé Adam Yates avant de placer son accélération décisive. Le Maillot Jaune se lance en solitaire dans le final, avec à sa poursuite Jonas Vingegaard, qui résiste un peu mieux que Remco Evenepoel. A 2 km, « Pogi » a creusé un écart de 20’’ sur le Danois, et 35’’ sur le Belge. Ses deux poursuivants ne sont plus en mesure de lui contester la victoire en solitaire au Pla d’Adet.