L’étape de Barcelonnette se présentait comme une dernière occasion pour les adeptes des échappées de se distinguer sur le Tour de France 2024. Parmi le volumineux groupe de 37 coureurs qui s’est détaché, les spécialistes du genre étaient nombreux, avec huit d’entre eux ayant déjà levé les bras sur le Tour. Mais Victor Campenaerts est peut-être celui qui a connu le plus de fois la frustration, le sort le plus souvent réservé aux attaquants rarement récompensés. Cette fois-ci, l’ancien rouleur belge a mobilisé toutes ses ressources et son expérience pour manœuvrer au mieux dans le final, au sein d’un trio qui n’a pas eu à lutter contre le retour d’un peloton de sprinteurs. Dans les cent derniers mètres, il a été le plus vif pour devancer Matteo Vercher et Michal Kiatkowski sur la ligne, et remporter sa première étape sur le Tour de France. Après avoir été le supercombatif de la dernière édition, il ajoute la plus belle pièce à sa collection, qui comprend notamment une étape du Giro en 2021 et deux titres de champion d’Europe du chrono (2017-18).
Le peloton a franchi la ligne d’arrivée avec un retard de 13’40’’
37 coureurs dans l’échappée
Le peloton est réuni au complet avec 145 coureurs au départ de Gap. Parmi eux, Mathieu Van der Poel se montre omniprésent au moment de se déclarer candidat à l’échappée. Après de nombreuses tentatives d’attaque, le maillot de champion du monde ne figure pourtant pas dans le volumineux groupe qui se détache au km 26 juste avant la montée au col du Festre avec une vingtaine de coureurs, et dont la composition se fixe avec 36 éléments : Lemmen, Van Aert (Visma-Lease a Bike), Jull-Jensen, Matthews (Jayco-AlUla), Kwiatkowski, Thomas (Ineos Grenadiers), Bernard, Skujins (Lidl-Trek), Armirail, Prodhomme, Godon (Decathlon-AG2R), Poels (Bahrain Victorious), Hindley, Sobrero (Red Bull-Bora-Hansgrohe), Madouas, Pacher (Groupama-FDJ), Carapaz, Healy, Quinn (EF Education Easypost), Campenaerts (Lotto-Dstny), Houle, Neilands (Israel-Premier Tech), Martin (Geschke), Aranburu, Lazkano, Mühlberger (Movistar), Champoussin, Garcia (Arkea-B&B), Meintjes, Zimmermann (Intermarché-Wanty), Onley, Van den Broek (dsm-Firmenich), Johannessen (Uno-X), Cras, Burgaudeau, Jegat et Vercher (TotalEnergies).
Lazkano durcit la sélection
Le groupe perd Oscar Onley sur un problème mécanique mais connaît une progression linéaire qui ne perturbe absolument pas les équipiers d’UAE Emirates, chargés de donner le rythme du peloton. Ils le font sans précipitation, passant au sprint intermédiaire (km 84,3) avec un retard de 5’40’’ pour enjamber un peu plus loin le col de Manse (km 97,3) sept minutes après les échappés. Au sein du groupe de tête, les hostilités sont déclenchées dans la côte de Saint-Apolllinaire, notamment par Ben Healy, Sean Quinn ou Tobias Johannessen. Cette première sélection élimine une petite dizaine de coureurs, et les débats se poursuivent dans la côte des Demoiselles Coiffées, avec Oier Lazkano comme animateur principal.
« Kwiato » la tente en solo
C’est en vue du sommet que Michal Kwiatkowski s’isole pour basculer en solitaire et faire fructifier son avantage dans la plongée sur Savines-le-Lac (km132,9). Il y parvient en partie, mais récupère aussi la compagnie de Matteo Vercher et Victor Campenaerts, ce trio de tête étant suivi de près par une contre-attaque à 5 : Lemmen, Skujins, Hindley, Neilands et Lazkano pointent à 15’’ à 25 km de l’arrivée.
Vercher tente le coup du kilomètre
La bonne opération se précise à 10km du but, où la marge du trio a enflé à 45’’ sur leurs cinq premiers poursuivants et 1’15’’ sur un groupe imposant dans lequel Wout van Aert ne parvient pas mobiliser autour de lui pour combler son retard. Avec un avantage intact à 5 km de l’arrivée, la victoire doit donc s’envisager entre les trois protagonistes majeurs des 40 derniers kilomètres. Matteo Vercher tente de surprendre ses rivaux sous la Flamme Rouge, sans succès. Le sprint se joue donc à trois… avantage Campenaerts dans les 100 derniers mètres.