Un coureur qui s’impose à 16 ans d’intervalle dans la même ville, ça ne s’est jamais produit dans l’histoire du Tour de France. Il se peut même qu’un tel phénomène n’arrive jamais. À moins que Mark Cavendish ajoute encore une ligne synonyme de nouveau record à son immense palmarès, qu’il a ouvert en 2008 à Châteauroux, la série s’étant poursuivie dans les deux semaines suivantes par des victoires à Toulouse, à Narbonne puis à Nîmes sur un trajet totalement similaire à celui du jour en provenance de Gruissan. Mais le Britannique est bien placé pour savoir que les records, ça ne se commande pas. La première condition consiste à provoquer un regroupement en vue de la préfecture du Gard, une mission dont les Astana ne devraient pas être les seuls à se préoccuper, puisqu’il s’agit vraisemblablement de la dernière opportunité pour les sprinteurs.
A ce jeu-là, le feuilleton des revanches n’est pas terminé. Bien que Biniam Girmay ait pris l’avantage avec trois victoires, Jasper Philipsen a maintenant retrouvé ses jambes de gagneur et n‘est plus qu’à une longueur depuis son succès à Pau. Plusieurs garçons ayant davantage manqué de réussite que de puissance seront aussi déterminés à jeter leurs dernières forces pour quitter le Tour 2024 avec une victoire. Après tout, Arnaud Démare ne s’est pas dépouillé sur les pentes du Plateau de Beille pour se priver de cette possibilité. Et comme le week-end pyrénéen n’a été une partie de plaisir pour aucun de ces colosses, le raisonnement vaut aussi pour Pascal Ackermann, Arnaud De Lie, Alexander Kristoff, Fernando Gaviria… mais il n’y aura qu’un bouquet.
