L’entrée dans les Pyrénées, après un goût savoureux d’Alpes en enjambant le Galibier, une poussière-party mouvementée sur les chemins blancs à Troyes et une empoignade relevée sur la route du Lioran, a confirmé la pertinence d’un duel dans lequel Tadej Pogacar partait favori, où Jonas Vingegaard peut encore entretenir le mystère sur ses possibilités en troisième semaine, et dont Remco Evenepoel ne peut être considéré comme un vulgaire spectateur. Une première hiérarchie est établie, mais elle doit encore être validée à l’épreuve de l’étape-marathon qui se présente aujourd’hui, avec 4 800 mètres de dénivelé positif répartis sur cinq ascensions et quasiment 200 kilomètres à parcourir : un régal pyrénéen pour les téléspectateurs, une torture pour les jambes des coureurs, un tremplin à champions.
Les trois acteurs précités auront certainement la sagesse de laisser une échappée prendre le large, mais cette tâche demandera déjà de l’application et de l’énergie pour vérifier que les aventuriers qui se lanceront d’entrée à l’assaut de Peyresourde ne perturbent pas leur plan. On y trouvera selon toute logique une poignée de Français, 14 juillet oblige, pour essayer d’imiter Warren Barguil, le dernier à avoir flatté avec réussite l’orgueil national en 2017, maillot à pois sur les épaules au col d'Izoard. Les planètes seront peut-être alignées pour les Bleus, quelle que soit la couleur de leur maillot, mais ils ne bénéficieront d’aucune indulgence, tous les grimpeurs éloignés des places d’honneur ayant identifié cette opportunité. Une bataille à l’avant pour l’étape, une castagne en deuxième rideau pour le classement général… voilà un beau menu de fête.
