Grand Départ Barcelone 2026 : la conquête de Montjuïc

Les voyageurs qui prennent la direction de la Costa Brava ou de la Costa Dorada se régalent généralement d’un séjour très tranquille entre plages, musées et bars à tapas. Ce n’est pas le programme auquel se prépareront les coureurs du Tour de France 2026, dont les deux premières étapes promettent une entame musclée. À Barcelone, le quartier de Montjuïc est imprégné du souvenir de tous les événements sportifs majeurs qui s’y sont déroulés, qu’il s’agisse des Grand Prix d’Espagne de Formule 1 dans les années 70 ou bien entendu des Jeux Olympiques de 1992, dont ce promontoire a été le centre névralgique. Côté vélo, le peloton y a également ses habitudes puisque des arrivées du Tour de France, de la Vuelta ou du Tour de Catalogne s’y sont jouées à toutes les époques, gagnées dans le désordre par des champions du calibre de Miguel Poblet, Federico Bahamontes, Jacques Anquetil, Felice Gimondi, Bernard Hinault, Thor Hushovd, Philippe Gilbert, ou plus récemment Remco Evenepoel et Tadej Pogacar.  

Les débats du Tour 2026 débuteront par le 50e contre-la-montre par équipes de son histoire, une habitude empruntée à la Vuelta mais une première sur le Tour, en y ajoutant cette fois-ci une subtilité expérimentée depuis 2023 sur Paris-Nice. Avec la formule du chrono collectif dont les temps individuels sont pris en compte, la confrontation entre les favoris sera lancée dès le premier jour. Ce ne sera pas sur la première partie, où les formations encore en ligne et groupées auront peut-être le temps d’adresser un clin d’œil à la Sagrada Familia, tout juste achevée pour célébrer le centenaire de la disparition de son créateur Antoni Gaudi. Mais en quittant les longues lignes droites pour entrer dans les tortillons de la colline de Montjuic, les trains perdront leurs wagons dans les quatre derniers kilomètres, le responsable du parcours Thierry Gouvenou promettant même des décrochages en deux temps avant d’atteindre l’arrivée au pied du stade olympique. Le premier Maillot Jaune sera très certainement remis au leader d’une des équipes les plus en vue.  

Le départ de l’étape suivante sera donné à Tarragone, qui deviendra le point le plus méridional visité dans l’histoire du Tour. Et c’est en revenant dans la capitale catalane après avoir longé la côte que le scénario devrait tourner à la bataille rangée. Deux côtes sélectives se dresseront devant les coureurs sur un circuit final d’une douzaine de kilomètres : la côte du château de Montjuïc, un mur de 1,6 km à 9,3 % de pente moyenne, devrait servir lors de sa troisième ascension de tremplin aux derniers prétendants à la gagne, qui se départageront sur les 600 mètres de la côte du Stade Olympique. « Il y a de nombreuses routes dans ce quartier et donc beaucoup de possibilités pour construire un circuit, mais je crois que nous proposons la combinaison la plus difficile possible », précise Thierry Gouvenou, qui a comparé son itinéraire avec ceux des innombrables courses précédemment jugées sur le site. Pour la troisième étape, le peloton se dirigera vers la frontière française pour une destination encore inconnue, après avoir quitté Granollers, aussi célèbre pour son club de handball que pour son circuit de F1 de moto GP.