Il est probable que la traversée à vitesse grand V du Massif Central ait laissé des traces. L’étape exigeante du Lioran, durant laquelle les échappés ont cravaché durant près de 80 kilomètres pour obtenir une place dans un groupe d’attaque dont le destin a vite été réglé par les UAE Emirates, donne à réfléchir. Sur les 203,6 km du parcours entre Aurillac et Villeneuve-sur-Lot, le dénivelé positif cumulé de 2 200 mètres à encaisser dans les vallées toujours bosselées de la Dordogne et du Lot incite les baroudeurs à tenter leur chance. Les opportunités sont comptées, il s’agit donc de les saisir pour ceux qui ne manquent pas d’énergie : un groupe suffisamment volumineux et cohérent pourrait tout à fait tenir tête au peloton.Précisément, la réponse se trouve en partie dans la détermination que les équipes de sprinteurs mettront à mener la chasse derrière les attaquants pour se disputer une arrivée groupée en fin d’étape.
Jasper Philipsen a retrouvé ses jambes et son moral en s’imposant à Saint-Amand-Montrond, dans un final orchestré dans les règles de l’art par ses équipiers et en particulier Mathieu Van der Poel. La mécanique des Alpecin-Deceuninck semble maintenant huilée et leur fonceur ne pense qu’à reprendre ses bonnes habitudes de 2023. Mais son rival de l’année, Biniam Girmay a-t-il finalement intérêt à provoquer une confrontation qui l’exposerait aussi à mettre son maillot vert en danger ? Dans ces conditions, les Intermarché-Wanty ne seront pas nécessairement les plus prompts à participer à la poursuite. Il faudra donc compter sur des formations qui n’ont pas peur de se frotter à la concurrence des deux favoris les plus évidents : est-ce le cas des Lotto-Dstny de De Lie, des Uno-X de Kristoff, des Arkéa-B&B de Démare, des Movistar de Gaviria, des Israel-Premier Tech d’Ackermann ou des Bahrain-Victorious de Bauhaus ?