L’étape du Lioran offrait un terrain idéal pour une explication entre grimpeurs par-delà les reliefs du Massif Central. Bien que les échappés aient fourni des efforts monumentaux pendant près de 80 kilomètres pour se donner une chance de s’imposer, leurs espoirs ont été anéantis par le travail de la formation UAE Emirates, qui a préparé une attaque de Tadej Pogacar en vue du Puy Mary-Pas de Peyrol, à 32 kilomètres de l’arrivée. Mais le Maillot Jaune a toutefois dû livrer bataille avec son meilleur ennemi, Jonas Vingegaard, qui l’a battu au sprint sur la ligne d’arrivée. Le double tenant du titre ne reprend au total qu’une seconde au jeu des bonifications, mais montre surtout qu’il est bel et bien au rendez-vous de la confrontation qui l’attend, en remportant sa 4e étape sur le Tour de France. Remco Evenepoel défend sa 2e position au classement général, pour seulement 8 secondes.
Carapaz, le bouillonnant
Après le forfait de Tim Declercq (Lidl-Trek), il reste 171 coureurs dans le peloton au départ d’Evaux-les-Bains. Le Massif Central inspire les attaquants, qui entrevoient la possibilité de la réussite d’une échappée. Ils sont nombreux à se ruer à l’avant dans les premiers kilomètres, jusqu’à ce qu’un premier trio se détache au km 7. Mais Vauquelin (Arkea-B&B), Pacher (Groupama-FDJ) et Johannessen (Uno-X) ne creusent qu’une vingtaine de secondes d’écart et sont repris au km 21. Les attaques et contre-attaques s’enchaînent et parmi les coureurs les plus remuants, Richard Carapaz (EF Education Eaypost) multiplie les tentatives. C’est au km 76 qu’il trouve une ouverture en compagnie de Matteo Vercher (TotalEnergies), et au sommet de cette même côte de Mouilloux (km 79,8) qu’ils sont rejoints par Healy (EF Education Easypost), Lapeira (Decathlon-AG2R), Lazkano (Movistar) et Onley (dsm-Firmenich). Un autre mouvement, franco-français cette fois-ci, se forme derrière eux avec Armirail (Decathlon-AG2R), Martin (Cofidis), Bernard (Lidl-Trek) et Grégoire (Groupama-FDJ) qui opèrent la jonction au km 101. L’échappée atteint ainsi son volume maximal de 10 coureurs.
Les UAE contrôlent l’échappée
Un écart maximal de 2’30’’ est enregistré au km 111. C’est le moment choisi par l’équipe UAE Emirates pour contrôler l’évolution de l’échappée. La menace se précise dès les abords de la montée au col de Néronne, la sélection se faisant déjà très sévère au sein du peloton, qui perd par exemple Romain Bardet ou Geraint Thomas. En tête de course, Oier Lazkano se charge de réduire la concurrence autour de lui et n’est plus accompagné que par Ben Healy pour atteindre le sommet.
Healy, le dernier résistant
En entrant dans l’ascension au Puy Mary-Pas de Peyrol, le trio Lazkano-Carapaz-Healy se reconstitue, mais sans grand espoir avec un avance infime de 30’’. Le coureur irlandais est le dernier résistant, mais il est repris à 1 km du sommet par une élite restreinte à 10 coureurs. Tadej Pogacar passe à l’offensive à 600 mètres du sommet, soit à 32 kilomètres du but. Il crée un écart de 5’’ sur Jonas Vingegaard à la bascule, qu’il fait fructifier à 30’’ dans la descente mais qu’il ne parvient pas à défendre dans la montée au col de Pertus. A 100 mètres de l’objectif, le Maillot Jaune est rejoint par son rival danois, qu’il devance tout de même pour saisir les 8’’ du point-bonus. Le duo Evenepoel-Roglic pointe à ce stade à 45’’.
Le duel Vingegaard-Pogacar
La dernière ascension classée, menant au col de Font de Cère, ne change pas la donne entre les deux duos, toujours séparés de 30’’. En revanche, Primoz Roglic perd du temps sur une chute à 2 km du but. A l’avant, c’est au sprint que les deux leaders du jour se départagent, avec un avantage d’une demi-roue pour le double tenant du titre. Remco Evenepoel complète le tiercé du jour mais perd une partie de son avance sur Vingegaard au classement général.