Décortiquer le profil d’une étape est bien le réflexe le plus évident pour se projeter dans l’histoire que les coureurs vont y raconter. Avec 950 mètres de dénivelé positif cumulé sur 187,3 kilomètres entre Orléans et Saint-Amand-Montrond, le tout sans la moindre ascension classée, on conclurait logiquement que la victoire a toutes les chances de se jouer au terme d’un sprint massif. Voilà donc une occasion pour Jasper Philipsen de retrouver la baraka après deux deuxièmes places, un déclassement et une chute ; pour Biniam Girmay de s’affirmer comme le nouveau maître des dernière lignes droites ; pour Arnaud Démare ou Bryan Coquard de poursuivre le rêve éveillé des supporters français ; pour Arnaud De Lie de faire briller son maillot de champion de Belgique après avoir collectionné les accessits depuis son arrivée sur le Tour ; ou encore pour Alexander Kristoff, Phil Bauhaus, Pascal Ackermann ou Fernando Gaviria qu’il faut bel et bien compter avec eux cette année.
C’est probablement ce qu’avaient imaginé les coureurs en quittant Tours pour prendre la route de Saint-Amand-Montrond en 2013. Mais le vélo n’est pas seulement affaire de reliefs, il arrive que le vent se mêle de la partie. Marcel Kittel en avait fait les frais alors qu’il dominait la scène du sprint. Pris dans les bordures, il avait vu s’éloigner un groupe qui avait su jouer dans les rafales à la faveur de Mark Cavendish, vainqueur au sein d’un petit groupe, pendant qu’Alberto Contador profitait de l’opération pour combler une partie de son retard sur Chris Froome, également piégé, pendant qu’Alejandro Valverde sombrait dans les profondeurs du classement. Un scénario de ce type ne peut-être exclu dans l’hypothèse où le « zef » se lève en fin d’après-midi dans les plaines du Cher. Cette perspective pourrait attirer davantage de clients pour une échappée, avec l’idée de pouvoir anticiper l’éventuelle bataille des bourrasques.