Les sprints du Tour de France, c’est toute une histoire, faite de duels, de batailles rangées, de revanches et de rebondissements. Il n’y a aucune règle absolue, mais on observe régulièrement que le sprinteur qui prend le meilleur départ peut bénéficier d’une dynamique qui le porte vers de nouveaux succès, parfois même d’une spirale vertueuse qui le rend quasi-intouchable. Et si le déboulé de Biniam Girmay devant le stade olympique de Turin avant-hier était le point de départ d’un cycle de domination ? Le profil de l’étape de Saint-Vulbas laisse peu de chances à un scénario qui privilégierait des coureurs échappés, tout comme celui de la dernière étape italienne, mais avec un kilométrage plus réduit de 177,4 km. Il y a donc de fortes probabilités d’assister à une arrivée massive du peloton, où Jasper Philipsen sera remonté comme jamais, après avoir été privé sur chute de l’explication finale dans la capitale du Piémont. Le maillot vert 2023 a devancé pour la forme son rival érythréen sur le sprint intermédiaire d’hier, mais il s’agissait d’une mise au point somme toute anecdotique.
Il est tentant d’annoncer un duel Philipsen-Girmay à Saint-Vulbas, avec deux formations, Alpecin-Deceunincq et Intermarché-Wanty, qui sont armées pour contrôler l’échappée du jour et mettre chacune en place un train efficace pour leurs finisseurs respectifs. Mais les battus d’avant-hier ne seront pas résignés. Après tout, Fernando Gaviria a signé un retour sur l’épreuve convaincant en prenant la 2e place derrière Girmay, tandis qu’Arnaud De Lie (3e) et Mads Pedersen (4e) n’ont pas semblé en méforme non plus, loin de là. Avec des candidats comme Sam Bennett et Fabio Jakobsen, voire Mark Cavendish, toujours capable de surgir quand on l’attend le moins, l’issue de la bataille de l’Ain est plus qu’incertaine… et c’est tant mieux !
