Au lendemain d’une nouvelle démonstration de force de Tadej Pogacar, vainqueur autoritaire d’une étape taillée pour les aigles, il est difficile d’imaginer un autre vainqueur que le Slovène, qui roule en totale maîtrise de son sujet… et de ses sujets. « Demain, je pense que ce sera une journée pour les échappés », a-t-il pourtant lâché après sa quatrième victoire sur le Tour 2024, en forme d’encouragement à ceux qui craindraient de se faire avaler comme des pastilles dans le jeu de pac-man... c’est-à-dire le sort qui a été réservé à Jai Hindley, Richard Carapaz, Simon Yates et Matteo Jorgenson dans la montée à Isola 2000. La bénédiction accordée par avance de la part du Maillot Jaune devrait libérer les ambitions pour s’attaquer à un parcours presque aussi relevé, entre Nice et le col de la Couillole, en passant par le col de Braus, le col de Turini et le col de la Colmiane, le tout sur 132 kilomètres.
Il se trouve que Pogacar a déjà posé son drapeau sur le col de la Couillole, déjà en vue d’un succès final à Nice lors de la Course au soleil. C’est peut-être la raison pour laquelle il laisse la liberté à des grimpeurs de tempérament, encore en jambes à ce stade de la course, de tenter de l’imiter. Le profil pourrait par exemple convenir à merveille à Simon Yates, un habitué des performances de tout premier choix sur Paris-Nice et qui s’était d’ailleurs imposé au col de la Colmiane en 2018. S’il s’est montré volontaire mais moins convaincant, Egan Bernal a aussi de sérieuses références sur le parcours puisqu’il avait conquis le maillot de leader de Paris-Nice au col de Turini en 2019, l’année de sa victoire sur le Tour. Mais bien entendu, les tremplins du jour pourraient aussi bien être exploités par des coureurs qui cherchent leur première victoire sur le Tour, comme Guillaume Martin et Oier Lazkano par exemple. Il semble aussi acquis que Richard Carapaz fera partie des candidats, puisqu’il aura à consolider sa position au classement des grimpeurs pour s’assurer le maillot à pois qui lui avait échappé en 2020. Les héros ne sont (presque) pas fatigués !
