La reprise des débats après la journée de repos offrait un terrain propice aux échappés. Derrière un trio de tête constitué après 79 kilomètres de tentatives infructueuses, seul Patrick Konrad est parvenu à s’extirper d’un groupe de poursuite dans la montée au col de Core. Déjà entreprenant sur cette première phase de course, le champion d’Autriche a ensuite déposé ses deux compagnons de route, Bakelants et Doubey, pour tenter sa chance en solitaire à 37 kilomètres de l’arrivée. Le coureur de Bora-Hansgrohe a résisté dans le finale à la menace d’un duo Colbrelli-Gaudu, qui ne s’est pas approché à plus de 20 secondes dans le final. Patrick Konrad remporte à Saint-Gaudens la plus belle victoire de sa carrière, 90 ans jour pour jour après l’une des trois victoires d’étapes de Max Bulla en 1931, l’un des rares touristes-routiers à avoir le vé les bras sur la Grande Boucle, et 16 ans après Georg Totschnig.
Longue descente en solitaire pour Asgreen
Après l’enregistrement des forfaits de Vincenzo Nibali (Trek-Segafredo) et d’Amund Jansen (BikeExchange), il reste 145 coureurs dans le peloton au Pas-de-la-Case pour le départ le plus haut perché de l’histoire, également frisquet et pluvieux. Dans les 35 kilomètres de descente qui suivent le départ réel, Kasper Asgreen (Deceuninck-Quick Step) roule seul en tête et attaque la montée au col de Port, dans laquelle il est rejoint au km 50 par Michal Kwiatkowski (Ineos Grenadiers) et Matteo Cattaneo (Deceuninck-Quick Step). Plusieurs mouvements de contre-attaque se forment, mais tout est à refaire après le km 65, où le trio de tête est repris par le peloton.
Konrad en contre…
C’est au km 79 qu’un nouveau mouvement est lancé par Juul-Jensen (BikeExchange), Bakelants (Intermarché-Wantry Gobert) et Doubey (TotalEnergies), rapidement pris en chasse par Konrad (Bora-Hansgrohe), Périchon (Cofidis), Colbrelli, Wright (Bahrain Victorious), Matthews (BikeExchange), Rota (Intermarché-Wanty Gobert), Bonnamour (B&B-KTM), Gaudu (Groupama-FDJ), Skujins (Trek-Segafredo) et Aranburu (Astana). Mais parmi cette contre-attaque, seul Konrad parvient à opérer la jonction au km 97, dans la montée au col de la Core. Très vite, ce quatuor redevient un trio après la perte de Juul-Jensen.
… puis en solo
Malgré une poursuite active, le groupe de contre est tenu en respect par le trio de tête, qui conserve 30’’ d’avance pour aborder le col du Portet-d’Aspet. À 3,5 km du sommet, Patrick Konrad prend son destin en mains et dépose ses deux complices pour se lancer dans un raid solitaire. Un peu plus haut, la contre-attaque explose quant à elle sur une accélération de David Gaudu, uniquement suivi par Sonny Colbrelli. L’homme de tête se bat contre ce duo qu’il distance de 20’’ à la bascule et capitalise dans la descente puis qu’à 20 km de l’arrivée, son avantage est monté à 40’’. Sous la banderole des 10 kilomètres, le champion d’Autriche mène son bras de fer contre 9 coureurs, Gaudu et Colbrelli ayant été repris par leurs anciens associés. Pour autant, il passe sans encombres la côte d’Aspret-Sarrat (50’’ d’écart) et se dirige en solitaire vers la première grande victoire de sa carrière
