La traversée de l’Auvergne était annoncée à risques. Elle a aussi inspiré un groupe d’attaquants particulièrement relevé dans lequel des gagneurs d’expérience comme Julian Alaphilippe et Dan Martin côtoyaient des champions en devenir comme Max Schachmann ou encore Lennard Kämna. Dans ce volumineux groupe, le match pour l’étape s’est joué dans le final entre une coalition de Bora avec Kämna et Schachmann qui pouvaient nourrir l’espoir de coincer Dani Martinez. Mais le Colombien s’est montré le plus rapide au sprint dans les derniers mètres pour aller chercher sa première sur le Tour de France, à peine un mois après s’être imposé sur le Critérium du Dauphiné. Parmi les favoris, la bataille a éjecté du Top 10 les deux premiers Français, Romain Bardet et Guillaume Martin, tandis qu’Egan Bernal a été dominé par les deux Slovènes qui ont dominé le final, Primoz Roglic et Tadej Pogacar, désormais patrons du Tour et engagés dans un duel pour le Maillot Jaune.
Alaphilippe dans l’échappée
Le peloton est composé de 160 coureurs au départ de Châtel-Guyon. L’allure très élevée dans les premiers kilomètres sélectionne les attaquants les plus insistants et les plus inspirés. Après une première vaque de mouvements, un premier groupe d’échappés se constitue au km 10 avec 8 coureurs : Dan Martin (Israel Start-Up Nation), Julian Alaphilippe, Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step), Alessandro De Marchi, Simon Geschke (CCC), Benoît Cosnefroy (AG2R La Mondiale), Tejay van Garderen (Education First) et Niccolo Bonifazio (Total Direct Energie). Dans la montée du col de Ceyssat, cette petite élite perd De Marchi, Van Garderen et Bonifazio accueille Marc Soler (Movistar), le plus pressé de la volumineuse contre attaque qui est sortie du peloton. Au sommet, Cosnefroy n’a pas pu tenir sa place dans le groupe de tête et laisse à Geschke le privilège d’empocher les 10 points de la première place.
17 coureurs en tête
Derrière les 5 hommes de tête, un groupe de contre se précise avec Pavel Sivakov (Ineos Grenadiers), Lennard Kämna (Bora-Hansgrohe), Warren Barguil (Arkéa-Samsic), Hugh Carthy, Daniel Martínez, Neilson Powless (EF Education First), Nicolas Edet (Cofidis), David de la Cruz (UAE Team Emirates) et Pierre Rolland (B&B Hotels-Vital Concept), qui sont rejoints par Max Schachmann et Romain Sicard. Valentin Madouas se trouve lui aussi en chasse et parvient à opérer la jonction, avec tout le groupe, à 2 km du col de Guéry (km 61). Une fois au sommet (km 63,5), il y a donc 17 coureurs en tête et le peloton accuse un retard de 5’40’’.
Plus de 10 minutes d’écart
Dans la montée de la Stèle, Valentin Madouas s’isole momentanément mais le groupe se reforme dans la descente. Dans la même configuration, l’échappée franchit la montée de la Stèle (km 85,5) avec 7’20’’ d’avance, puis enchaîne avec la côte de l’Estiade, que le peloton atteint avec un retard de 9’05’’. Il semble alors hautement probable que sans le déclenchement rapide d’une poursuite active, le vainqueur de l’étape se trouve parmi les échappés. L’impression se confirme alors que l’écart dépasse les 10 minutes en entrant dans les 50 derniers kilomètres.
Schachmann en solo
A 40 kilomètres de l’arrivée, Neilson Powless profite d’une descente pour s’isoler. Il est pris en chasse par Max Schachmann, qui le rejoint à 29 km du but et passe 11km en sa compagnie avant de tenter sa chance en solitaire. Derrière lui, Dani Martinez se lance dans une contre attaque dans laquelle Lennard Kämna prend sa roue. Ce n’est qu’à 1,5 km du but que la jonction se produit, et que le final se transforme ensuite en un duel Martinez-Kämna. Le coureur de Bora lance le sprint le premier à 200 m de la ligne mais c’est bien le Colombien qui arrive à prendre le dessus dans les derniers mètres pour aller chercher son premier succès sur le Tour de France.
38’’ de retard pour Bernal
Derrière l’enjeu de l’étape, la bataille s’est aussi jouée dans le groupe des favoris, la sélection s’étant jouée dans un premier temps dans la montée au col de Néronne par l’équipe Ineos Grenadiers, dont l’accélération a éjecté Guillaume Martin et Romain Bardet. La montée finale a ensuite été exploitée par Tadej Pogacar qui a bousculé ce qui restait du groupe à 2 km de l’arrivée pour terminer en compagnie de son compatriote Primoz Roglic. Egan Bernal encaisse un retard de 38’’ sur la ligne.