A la veille du départ, le défilé des coureurs en conférence de presse s’est poursuivi avec les interventions d’un ancien vainqueur, Vincenzo Nibali, d’un sextuple lauréat du maillot vert, Peter Sagan, et d’un héros local plutôt concentré sur le retour de la course en France, Greg van Avermaet. Le peloton du Tour 2019 comprend 176 coureurs représentant 30 nations et une délégation scandinave historiquement imposante. L’ensemble des protagonistes se retrouvera demain un peu avant 12h devant le Palais Royal pour une étape de 194,5 km qui s’achèvera également à Bruxelles devant le château de Laeken. Entre temps, les coureurs s’expliqueront sur le Mur de Grammont et sur le Bosberg, où les chasseurs de classiques ont l’habitude de batailler à l’occasion du Tour des Flandres.
NIBALI PREND RENDEZ-VOUS À LA PLANCHE-DES-BELLES-FILLES
Bahrein-Merida aligne dans son effectif l’un des deux vainqueurs du Tour de France du peloton, Vincenzo Nibali, qui a également terminé le dernier Giro sur la deuxième marche du podium. Le coureur italien s’avance avec modestie vers le départ du Tour et préfère reporter de quelques jours la définition de ses objectifs, sur un terrain familier où il s’était imposé en 2014 : « Cette première semaine est plutôt adaptée à des coureurs rapides, alors nous serons surtout derrière Sonny Colbrelli. En ce qui me concerne, j’évaluerai la situation après La Planche-des-Belles-Filles, qui sera la première réelle difficulté. A ce moment, il sera l’heure de parler de stratégie et d’étudier la hiérarchie du classement général. Bien sûr, nous sommes tout de même déjà au courant qu’Ineos a la plus forte équipe. Je ne sais pas si j’ai bien récupéré du Giro, je n’étais pas spécialement en jambes lors du championnat d’Italie la semaine dernière. Peu importe, puisque la troisième semaine sera la plus importante : c’est la plus dure et celle qui compte pour les prétendants au titre. »
PETER SAGAN SANS MAILLOT DISTINCTIF SUR LE TOUR : UNE PREMIÈRE
Bora-Hansgrohe fait partie des formations en vue depuis le début de la saison 2019 puisqu’elle se présente avec un bilan intermédiaire de 33 victoires avent le Tour, soit le total exact cumulé en fin d’année 2018. Récemment titrés sur leurs championnats nationaux, l’Allemand Maximilian Schachmann et l’Autrichien Patrick Konrad affichaient en conférence de presse leurs maillots distinctifs… ce qui n’était jamais arrivé à leur leader Peter Sagan, qui se lance dans la conquête d’un historique septième maillot vert. « D’abord, il faut que je termine le Tour, précisa le favori du classement par points avec son pur bon sens slovaque, avant de se rappeler quelques bons souvenirs de Belgique. C’est très différent de la période des classiques, il fait chaud ces jours-ci ! Mais j’ai aussi débuté mon premier tour en Belgique en 2012… j’étais un coureur normal à l’époque. En ce qui concerne la première étape, il y a le Mur de Grammont mais c’est très différent du Tour des Flandres. Tout le monde veut gagner le premier jour, la compétition est déjà très intense et je ferai mon mieux dès cette étape. Et nous verrons bien ».
VAN AVERMAET : « MA PREMIÈRE OPPORTUNITÉ, C’EST ÉPERNAY »
Huit ans en arrière, la formation BMC vivait son plus beau tour avec la victoire de Cadel Evans. Depuis, l’équipe dirigée par Jim Ochowicz a changé de partenaire principal avec CCC… ainsi que d’objectifs. « Ce sera notre 10e Tour, explique le patron, mais le premier avec l’appellation CCC Team. Maintenant notre objectif principal sera de gagner des étapes ». Leur atout dans ce domaine sera à nouveau Greg van Avermaet, qui avait notamment porté le Maillot Jaune l’année dernière pendant huit jours après le triomphe de son équipe sur le contre-la-montre collectif de Cholet. Cette fois-ci, le champion olympique de Rio a clairement coché une étape, qui pourrait s’ajouter aux deux précédemment conquises en 2015 (Rodez) et en 2016 (Le Lioran) : « obtenir un succès dès le début du Tour, ce serait la meilleure façon de bien vivre le Tour jusqu’à Paris. Ma première réelle opportunité, ce sera la troisième étape et son arrivée à Epernay. J’ai reconnu les derniers kilomètres et je pense que je suis prêt à y gagner ! »
STATS : LE PELOTON PREND L’ACCENT DU NORD
30 nations sont représentées dans le peloton de 176 coureurs qui prendra le départ de la première étape. Les quatre « traditionnelles » (France, 34 partants ; Belgique, 21 ; Italie, 15 ; Espagne, 13) se taillent la part du lion. Pour la première fois depuis 2003, aucun Luxembourgeois n’est en lice. Tous les continents sont représentés. Mais jamais autant de coureurs scandinaves n’avaient été alignés : 15 au total. 9, c’est un record pour le Danemark, ainsi que 6 pour la Norvège qui avait eu un maximum de 4 concurrents sur un Tour de France. Pareil au sein du peloton français où la région la plus forte est celle, littéralement, des « hommes du Nord », la Normandie – c’est inhabituel – qui dénombre sept coureurs : Guillaume Martin (Wanty-Groupe Gobert), Paul Ourselin (Total Direct Energie) Amaël Moinard et Anthony Delaplace (Arkéa-Samsic), Mikaël Chérel, Benoît Cosnefroy et Alexis Gougeard (AG2R-La Mondiale).
STATS : MOYENNE D’ÂGE EN LÉGÈRE BAISSE
L’âge moyen des coureurs du Tour de France 2019 est 29,23 ans, légèrement inférieur aux deux années précédentes (29,37). Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), né le 29 mai 1990, est celui qui se rapproche le plus de cette moyenne. Le benjamin du Tour est Jasper Philipsen (UAE Team Emirates), 21 ans. Il précède Egan Bernal (Team Ineos), David Gaudu (Groupama-FDJ) et Lennard Kämna (Sunweb), 22. Au total, 28 coureurs sont en lice pour le classement du meilleur jeune réservé aux moins de 26 ans (dans l’année).
Le doyen du peloton est Lars Bak (Dimension Data), 39 ans, comme le champion du monde Alejandro Valverde (Movistar), qui le suit dans la liste, avant Stephen Cummings (Dimension Data), 38, Amaël Moinard (Arkéa-Samsic) et William Bonnet (Groupama-FDJ), 37. Valverde est le plus capé pour avoir déjà pris onze fois le départ du Tour mais Moinard et Marcus Burghardt (Bora-Hansgrohe) sont ceux qui l’ont le plus souvent terminé : 10 fois en autant de participations. Dimension Data affiche la moyenne d’âge la plus élevée : 32 ans. Les plus basses sont celles de Sunweb et Jumbo-Visma : 27 ans.
STATS : 33 VAINQUEURS D’ETAPES DANS LE PELOTON
Deux anciens vainqueurs sont au départ : Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), lauréat en 2014, et le vainqueur sortant Geraint Thomas (Ineos). Parmi les 143 concurrents qui ont déjà participé au Tour de France, 33 ont gagné au moins une étape. Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) et André Greipel (Arkéa-Samsic) sont ceux qui en ont remporté le plus : 11 chacun. Tony Martin (Jumbo-Visma) et Vincenzo Nibali en comptent 5.
STATS : 18,75 % DE DÉBUTANTS
33 coureurs s’élancent pour leur premier Tour de France, dont 8 pour leur premier Grand Tour : les Français Benoît Cosnefroy (AG2R-La Mondiale) et Paul Ourselin (Total Direct Energie), le Hollandais Cees Bol (Sunweb) et les Belges Jasper Philipsen (UAE Team Emirates), Wout van Aert (Jumbo-Visma), Aimé De Gendt, Xandro Meurisse et Kevin van Melsen (Wanty-Groupe Gobert).
NUMÉROLOGIE : UN TALISMAN POUR PINOT !
Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) a hérité du numéro de dossard connu comme le porte-bonheur : 51. C’était celui d’Eddy Merckx il y a cinquante ans en 1969 mais également de Luis Ocaña en 1973, Bernard Thévenet en 1975 et Bernard Hinault en 1978. Toutefois, en 105 éditions, seulement quatre coureurs ont gagné le Tour de France avec le dossard 51. Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) est quant à lui affublé du même numéro (41) que lors de son unique victoire finale, en 2014.
Actualités
5 juillet 2019
- 18:10
J-1 : Tour de France Infos