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Un Italien... et deux Français sur le podium !

Nibali, une montée en puissance inexorable
Quelle que soit la pertinence des analyses et des prédictions, elles se heurtent bien souvent à la réalité de la course et à ses aléas. Ainsi le duel programmé et annoncé entre Chris Froome et Alberto Contador a-t-il tourné court après l’abandon sur triple chute (en deux jours) et double fracture (poignet gauche/main droite) du tenant du titre. L’étiquette de favori n’a pas pour autant été épinglée au maillot d’Alberto Contador, qui bien avant sa chute sur l’étape de la Planche des Belles Filles, avait déjà subi les assauts d’un Vincenzo Nibali, dont la montée en puissance s’est ensuite avérée inexorable. Ni Andrew Talansky, vainqueur du Dauphiné écarté des débats sur les conséquences d’une chute spectaculaire dans le final de Nancy ; ni Richie Porte, leader de substitution d’une équipe Sky en déshérence à compter de sa défaillance dans la montée de Chamrousse, n’ont pu apporter la contradiction à l’Italien.

Péraud colle à la roue de Nibali
En revanche, la vaillance et la régularité ont très vite été repérées chez les outsiders français, devenus sur la longueur les acteurs les plus efficaces et offensifs, capables au final d’entourer le vainqueur sur le podium. Jean-Christophe Péraud a d’abord été en montagne le seul coureur du peloton en mesure de coller à la roue de Nibali lors de ses attaques fulgurantes, avant de mobiliser ses ressources de rouleur pour aller chercher la place de vice-champion. Thibaut Pinot, auteur de saillies spectaculaires autant que bénéficiaires sur le plan comptable, a su mettre en avant ses qualités de montagnard au plus dur de la troisième semaine, sur les étapes pyrénéennes de Bagnères-de-Luchon puis d’Hautacam. C’est sur son terrain qu’il s’est défait de la menace d’Alejandro Valverde, qu’il contrôlait ensuite sur l’exercice du chrono, achevé sur une très honorable  12ème place.

Bardet, troisième pilote de la Patrouille de France
La 3ème place sur le podium vaut également à Pinot la conquête du maillot blanc, pour lequel il a bataillé en troisième semaine avec Romain Bardet, qui apporte lui aussi une contribution majeure à la réussite de la délégation française. Avec le 6ème rang de la hiérarchie, auquel il échoue pour avoir perdu d’un souffle (2’’) et sur crevaison la 5ème place sur le chrono de Périgueux, le coureur auvergnat complète un trio de pointe national qui n’avait pas été aussi relevé depuis 1991 (Mottet, Leblanc et Fignon aux 4ème, 5ème et 6ème places). A 23 ans, le bond réalisé par Bardet (15ème en 2013) et sa prestation d’ensemble, rehaussée par un chrono de bonne facture au regard de son « handicap » annoncé, ouvre des perspectives pour le club d’élite qui a été surnommé La Patrouille de France.

Majka, deux étapes sur un demi Tour
Pour les éditions à venir, les prétendants au titre et au podium auront certainement à en découdre avec un autre jeune talent, écarté de la lutte pour le maillot blanc en raison de ses obligations d’équipier de Contador en début de Tour, puis quasiment intouchable dès qu’il a eu la liberté de s’exprimer en altitude. Rafal Majka, présent sur le podium de quatre des cinq étapes de montagne les plus difficiles, s’est surtout imposé à Risoul puis à Saint-Lary, en dominant de façon plutôt nette son combat avec Joaquim « Purito » Rodriguez pour le maillot à pois.

Sagan, 59 jours en vert !
Egalement admis à participer au classement des jeunes du haut de ses 24 ans, Peter Sagan s’est pourtant illustré dans le classement par points, en s’emparant du maillot vert qui a rarement aussi bien représenté le concept de la régularité. Avec une série inédite depuis 1930 de sept places consécutives dans le Top 5 d’étapes, et 11 fois classé dans les dix premiers au total, le coureur slovaque n’a laissé que des illusions, puis des désillusions à ses adversaires directs. Au terme de son troisième Tour, Sagan a passé 59 jours dans « son » maillot vert, mais quitte aussi la course avec l’amertume de n’avoir rajouté aucune étape à son palmarès.

L’autre Allemagne - France : 7-2
Sur ce plan, la liste des collectionneurs de bouquets ne laisse aucune ambiguïté.  Les Français ont bien réussi à s’y faire une place, avec Blel Kadri, puis avec Tony Gallopin qui ajoutait à Oyonnax une victoire d’étape à sa journée passée en Jaune le 14 juillet. Mais les Bleus, les Italiens et autres Polonais ont comme sur la Coupe du Monde de football dû se rendre à l’évidence de la domination de l’Allemagne. Les coureurs d’outre-Rhin doivent beaucoup à leur chef de file, Marcel Kittel, qui pour la deuxième année consécutive, met la main sur 4 étapes, dont la première et la dernière ! Il a à la fois été concurrencé et aidé par André Greipel, vainqueur à Reims, tandis que Tony Martin a tenu son rang sur le chrono de Périgueux, après avoir remporté à Mulhouse sa première étape en ligne sur le Tour. Mais il se dit que là-aussi, la Patrouille de France puisse à terme réaliser de belles figures…

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