Vue depuis le col du Galibier / côté Savoie – photo DREAL AURA
Le col du Galibier constitue la seule route de passage entre les Hautes-Alpes et la Savoie, à 2 642 m d’altitude. Haut-lieu du Tour de France, le Galibier figure parmi les cols les plus célèbres de la route des Grandes Alpes. Sa fréquentation touristique rivalise avec celle de l’Izoard ou de l’Iseran. De juin à Octobre, 1150 véhicules par jour, en moyenne (avec des pointes à 3600 en Août), passent par le Galibier où ils marquent pour la plupart un temps d’arrêt, les gens pouvant apprécier un panorama particulièrement grandiose. Le site classé se localise sur le versant haut-alpin du col du Galibier, englobant le col, la table d’orientation, le monument Henri Desgranges et le refuge situé en aval. Le site est traversé par la RD902. Côté Savoie, un site inscrit datant de 1938 prolonge le périmètre de protection du site classé centré sur la table d’orientation.
Dora-Maira : des grenats de taille décimétrique
On quitte la plaine du Pô, grande dépression très fertile occupée par le Pô et ses affluents qui transportent les produits de l’érosion des Alpes. Cette plaine d’effondrement est donc alimentée par l’élévation des massifs alpins. La couse s’élève de suite sur un massif de roches anciennes métamorphisées la Dora Maira. Ce massif fut profondément enfoui au début de la formation des Alpes (vers 100km de profondeur, la pression y est alors de 30 000 atmosphères !). Les hautes températures et très hautes pressions ont transformé ces roches, qui sont appelée métamorphiques. Ensuite ce massif, tel un ludion, a effectué une remontée très rapide (à l’échelle géologique) avec une rare vitesse de5mm/an. Il est remonté avec ses minéraux de très grandes profondeurs, notamment avec de grenats qui atteignent 20 cm !!! Les roches ont été métamorphisées, transformées donc. Les modifications ont été moins fortes vers Briançon et on reconnait encore des anciens sédiments détritiques avec de gros galets, mais ceux-ci sont très étirés.
Des roches banales ? Pourtant utilisées en décoration
Dans la descente de Sestrières vers Cesana Torinese la route traverse des roches rouges siliceuses, d’apparence banale, pourtant ce type de roches (des jaspes) a été utilisé à Florence dans la marqueterie de la chapelle de Laurent le Magnifique). Cette roche rouge est formée de l’accumulation de micro-organismes siliceux du plancton : les radiolaires (de véritables œuvres d’art de la nature). Selon les espèces ces organisme font entre 0,4 et 0,1 mm. Le long de la même route et, surtout, dans la montée au Montgenèvre se voient aussi des roches verdâtres, celles utilisées en « pierres marbrières », les serpentinites qui marquent les bâtiments de Florence, mais aussi ailleurs, tels des devantures de magasin ou la tribune de l’ONU.
Des roches teintées par les éléphants d’Hannibal ?
En descendant du Montgenèvre vers Briançon sont visibles, de l’autre côté de la vallée de la Clarée, des affleurements de roches rouges ; la légende dit que ce sont des traces du sang des éléphants d’Hannibal. En fait, ce sont des sédiments rouges déposés, il y a 230 millions d’années, époque où le Briançonnais était un désert.