L'hiver, misez sur l'entraînement croisé
L’entraînement croisé, également appelé « cross training », est l’arme secrète des cyclistes pour un hiver en forme ! En plus de varier les plaisirs, il préserve des blessures et booste les performances.
Par Clarisse Nénard Coach Vivons Vélo
Pour progresser, il faut s’entraîner. Le cyclisme n’échappe pas à la règle. Mais l’hiver peut décourager plus d’un amoureux de la petite reine. Les journées plus courtes, le froid mordant et les conditions météorologiques imprévisibles (vent, brouillard, bruine verglaçante, etc.) sont autant de raisons pour lesquelles il devient parfois difficile de rester motivé sur le vélo. Rouler sous la pluie ou la neige expose le cycliste à des dangers multiples et variés (glissade, chute, etc.). L’exposition au froid n’entraîne pas seulement une vasoconstriction des vaisseaux capillaires qui redistribuent le sang en profondeur vers les organes vitaux pour les garder bien au chaud. Elle s’accompagne également d’une augmentation des besoins en oxygène du cœur (accroissement du rythme cardiaque, de la pression artérielle et de la concentration plasmatique). Sans compter que chaque effort lui demande aussi beaucoup d’énergie. Tous ces facteurs peuvent majorer les risques cardiovasculaires. Mais abandonner l'entraînement n'est pas une option pour les passionnés de cyclisme. Si le home trainer est une excellente alternative et une bonne manière d’optimiser le travail foncier, la vélocité, la force… pour de nombreux coureurs, cette période hivernale signifie une réduction du temps passé en selle. C'est là que l'entraînement croisé entre en jeu. Tout en sauvant et en égayant vos mois d’hiver, il vous évite de recommencer à zéro au printemps. Votre corps sera prêt à reprendre la route rapidement pour de nouvelles aventures sur deux roues.
Les avantages de l’entrainement croisé
Méconnue ou trop souvent négligée, cette pratique permet de conserver, voire d’améliorer sa condition physique générale, ce qui contribue à attaquer la prochaine saison encore plus fort physiquement et mentalement. Intégrer dans son programme des activités sportives complémentaires au cyclisme améliore la qualité de sa préparation et par conséquent ses performances. Qu’on se le dise, à force de pratiquer toujours la même activité, de répéter les mêmes exercices, mouvements, sorties… de façon identique ou presque, cela peut devenir contre-productif. On travaille toujours les mêmes muscles et groupes musculaires. Le corps s’habitue à l’effort, n’évolue plus et stagne. Pour progresser, il faut varier les plaisirs. Il n’y a rien de tel que l’entraînement croisé pour solliciter le corps autrement et casser la routine.
Pour devenir plus complet
En introduisant dans son planning des activités physiques complémentaires, on développe des habiletés différentes de façon spécifique. Chaque discipline nécessite des dispositions particulières qui lui sont propres. Les mixer permet au corps de travailler des muscles et des aptitudes dont il n’a pas pour habitude de solliciter. Rien de tel pour perfectionner ses points forts et renforcer ses points faibles. Une meilleure condition physique générale éloigne aussi les risques de se blesser.
Pour prévenir les risques de blessures
L’entraînement croisé permet de préserver notamment ses articulations et de se prémunir d’un grand nombre de lésions. Comme dans le milieu du travail, tout mouvement répétitif peut engendrer des dommages liés à l’usure. Renforcer la sangle abdominale est essentiel. Un bon gainage et des muscles profonds bien toniques, vous aideront à combattre les lombalgies, à améliorer votre équilibre, votre posture, et à optimiser la transmission des forces entre le bas et le haut du corps. Seul un tronc stable permet une transmission de force optimale sur les pédales.
Pour booster la motivation
La pratique d’un sport unique peut devenir vite monotone, avec une impression d’être en mode pilote automatique. Diversifier les disciplines reste l’un des meilleurs moyens de combattre la routine, d’éviter la lassitude et l’ennui de la répétition d’une unique activité. Le plaisir est une source essentielle de motivation. Et la motivation c’est l’énergie du plaisir qui nous permet d’atteindre notre objectif.
Quels sont au cyclisme ?
La préparation physique générale (PPG) vise à développer et à harmoniser vos qualités physiques globales : endurance, les sports complémentaires tonicité musculaire, gainage, force, vélocité, coordination, et souplesse. La musculation renforce notamment les cuisses. Des jambes fortes protègent les genoux et le dos. Le pilates et le yoga sont un bon moyen de solliciter les muscles profonds. Le travail sur l’alignement du squelette, des jambes, des bras et de la tête compense les déséquilibres musculaires, assouplit la colonne vertébrale et améliore la posture sur le vélo. Libéré des tensions, on gagne une certaine énergie que l’on peut restituer dans la puissance de pédalage. La natation permet de travailler en endurance tout en reposant le corps des microtraumatismes, de renforcer les membres inférieurs, de muscler le dos et d’améliorer le gainage. Chaque nage a ses vertus. La brasse coulée tonifie plus particulièrement les biceps, les épaules et les pectoraux. Le crawl, qui implique la rotation du haut du corps, fait travailler les pectoraux, les dorsaux, les abdominaux… Le dos crawlé muscle les abdominaux, les dorsaux, les épaules et les triceps. Mine de rien, le cross training ajoute des séances d’entraînement dans la semaine, sans augmenter la charge mécanique ou une surfatigue, et par conséquent le risque de blessure due à la surutilisation. Pourquoi s’en priver ?