Le parcours tracé entre Nuits-Saint-Georges et Gevrey-Chambertin imposait un exercice de puissance dans lequel Remco Evenepoel n’a décidemment pas d’équivalent à l’heure actuelle. Le champion du monde de la spécialité a signé le premier succès de sa carrière sur les routes de France sur le terrain qui convient le mieux, en dominant Tadej Pogacar avec un avantage qui ne lui permet toutefois pas d’inquiéter le Maillot Jaune au sommet du classement général. Même après avoir cédé 10 secondes à son plus proche rival, le champion slovène conserve grâce à sa deuxième place du jour le rôle de patron de la course, et prendra le départ de la 8e étape avec 33’’ d’avance. Le double tenant du titre, 4e de l’étape, a lui aussi cédé un peu de terrain et pointe maintenant à 1’15’’ de « Pogi »
Bissegger franchit la barre des 50 km/h
Un clin d’œil du destin a placé Mark Cavendish en position d’ouvreur juste devant son poisson-pilote habituel Michael Morkov. Comme souvent, le sprinteur britannique a franchi la ligne d’arrivée en premier, cette fois-ci simplement pour établir un premier temps de référence, précisément battu dans la foulée par son coéquipier danois, puis par un autre coureur d’Astana, Davide Ballerini. Pour son premier chrono sur le Tour de France, Lenny Martinez s’installe ensuite momentanément au sommet du classement, mais cède la place à Luke Durbridge. L’Australien ne domine que quelques minutes, le temps de voir débouler Nils Politt avec 26’’ de moins. Surtout, le compteur commence à s’affoler avec l’arrivée à Gevrey-Chambertin de Stefan Bissegger : le rouleur suisse boucle le parcours à 50,4 km/h.
Vauquelin élève le niveau
Si le clan espagnol se montre ensuite performant avec les prestations de Raul Garcia puis d’Oier Lazkano, la sensation est créée par Kevin Vauquelin, qui améliore très nettement les temps intermédiaires du leader suisse. Sur la ligne d’arrivée, le Normand dépasse bel et bien le rouleur suisse de 21’’, ce qui lui permet de s’assoir sur le « hot seat ». Son temps ne résiste pas au grand retour de Victor Campenaerts, qui retrouve ses jambes d’ancien recordman de l’heure et vient battre Vauquelin pour 76/100e de seconde sur la ligne d’arrivée.
Van Aert en retrait
Le champion de Suisse Stefan Küng manque de peu l’occasion de se propulser au sommet en raison d’un déraillement qui lui a coûté de précieuses secondes en cours de route. En revanche, ce n’est pas un problème mécanique qui explique la performance inhabituelle de Wout van Aert, très loin du compte pour la victoire d’étape déjà 59’’ de retard sur Campenaerts. En revanche, Ben Healy signe un chrono de qualité et s’invite parmi les premiers rôles, avec seulement 7’’ de retard sur le coureur de Lotto-Dstny.
Primoz Roglic gagne une place au général
L’entrée en action du Top 5 annonce la fin des espérances pour Victor Campenaerts, qui assiste sans illusion aux débats des patrons du Tour. Sur le premier point de chronométrage du km 8,6, c’est sans surprise Remco Evenepoel qui se montre le plus rapide, avec 3’’ d’avance sur Tadej Pogacar. La supériorité du champion du monde se conforme sur les deux points intermédiaires suivants, et le verdict est savoureux sur la ligne d’arrivée, avec 12’’ de moins que le Maillot Jaune. Derrière les duellistes, Primoz Roglic termine le chrono devant son ancien coéquipier Jonas Vingegaard pour 3’’, avec la satisfaction d’avoir dépassé Juan Ayuso au classement général.