L’étape du retour en France marquait aussi l’échéance d’une première étape de montagne, avec un programme en altitude qui n’avait jamais aussi été précoce dans le calendrier du Tour. Après avoir contrôlé l’évolution de l’échappée dans les ascensions à la station italienne de Sestrières puis au col de Montgenèvre, les coureurs du UAE ont mis leur leader sur orbite en montant au col du Galibier. C’est à 800 mètres du sommet que Tadej Pogacar a frappé un grand coup pour décramponner tous ses rivaux. L’opération a fonctionné puisque le Slovène a ensuite creusé l’avantage dans la plongée sur Valloire pour aller chercher la 12e étape de sa carrière sur le Tour, naturellement assortie du Maillot Jaune. Il prendra le départ de l’étape de Saint-Vulbas avec 45’’ d’avance sur Remco Evenepoel et 50’’ sur Jonas Vingegaard.
Le sprint intermédiaire pour Pedersen
Il reste 174 coureurs au départ de Pinerolo après le forfait de Casper Pedersen (Soudal-Quick Step). Le positionnement du sprint intermédiaire au km 18,6 inspire Mads Pedersen, qui tente d’abord de se lancer dans une échappée, mais le mouvement n’aboutit pas. C’est donc dans un contexte plus traditionnel que le Danois s’impose sur la ligne pour se relancer dans la chasse au maillot vert. Dans la montée à Sestrières, les volontaires sont nombreux et persuasifs. Au kilomètre 30, un groupe de 17 coureurs se forme avec Chris Jull-Jensen (Jayco-AlUla), Julien Bernard (Lidl-Trek), Bruno Armirail (Decathlon-AG2R), David Gaudu, Romain Grégoire, Valentin Madouas (Groupama-FDJ), Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck), Stephen Williams (Israel-Premier Tech), Oier Lazkano (Movistar), Raul Garcia, Cristian Rodriguez (Arkes-B&B), Kobe Goosens (Intermarché-Wanty), Warren Barguil (dsm-Firmenich), Alexey Lutsenko (Astana), Odd-Christian Eiking, Tobias Johannessen (Uno-X) et Mathieu Burgaudeau (TotalEnergies).
Stephen Williams chasse les pois
Le groupe obtient un avantage de 2’50’’ au km 45, puis Stephen Williams passe en tête au sommet de la montée de Sestrières, où le peloton se rapproche à 2’. En s’attaquant au col de Montgenèvre, l’échappée bénéficie de la clémence du peloton et monte même son avantage à 3 minutes. Le Britannique qui s’est imposé sur la Flèche Wallonne en avril s’adjuge les points de la montée en battant Warren Barguil sur la ligne. La plongée sur Briançon révèle les ambitions de la formation UAE Emirates, qui rapproche le peloton en-dessous des deux minutes. Ce sont toujours les coéquipiers de Pogacar qui fixent le rythme de progression dans la première moitié de la montée du Galibier.
L’essorage méthodique des UAE Emirates
C’est dans la deuxième partie que la pression devient difficile à supporter au sein du groupe de tête, qui n’a plus que 1’10’’ d’avance à 15 km du sommet. Oier Lazkano tente alors sa chance, en solitaire puis en compagnie de Gaudu, seul à suivre momentanément sa route. Mais la sélection orchestrée par les UAE met fin aux espoirs de l’ancien champion espagnol à 12 km du sommet. Le jeu des éliminations éjecte le Maillot Jaune Richard Carapaz à 6 kilomètres, puis il ne reste que 8 coureurs en tête à 3 km : Almeida, Ayuso, Pogacar, Vingegaard, Car.Rodriguez, Roglic, Evenepoel et Landa. Après cet essorage méthodique, Tadej Pogacar porte un coup encore plus tranchant à 800 mètres du col du Galibier. Vingegaard accroche sa roue pendant une centaine de mètres, mais la différence est faire à la bascule, où le leader d’UAE s’empare du souvenir Henri-Desgrange avec 10’’ d’avance sur son rival.
« Pogi » creuse l’écart en descente
La descente sur Valloire permet à Tadej Pogacar de capitaliser. En solitaire, il accroit son avantage sur Vingegaard à 30’’ à 5 km de l’arrivée. Le Danois est rejoint un kilomètre plus loin par Evenepoel, Ayuso, Carlos Rodriguez et Roglic. Ce groupe de poursuite se présente sur la ligne franchie en solitaire par Pogacar 35 secondes plus tôt.
