Les deux premières étapes du Tour 2024 ont montré que les coureurs savent déjouer les pronostics. Il est donc possible d’envisager un autre scénario qu’une arrivée au sprint massif au terme de la plus longue étape de la course, après les 230,8 kilomètres qui séparent aujourd’hui Plaisance de Turin. Le profil de l’étape invite toutefois à privilégier cette hypothèse : les équipes des purs sprinteurs qui se sont présentés au départ de Florence attendent cette échéance, et feront le maximum pour contrôler l’échappée des super-courageux qui tenteront tout de même leur chance. Le festival réalisé par Jasper Philipsen en 2023, maillot vert à Paris après avoir gagné quatre étapes pendant son périple, le désigne comme le favori naturel sur la ligne droite de 700 mètres sur le Corso Gallileo Ferraris, d’autant plus après sa victoire en mars dernier sur Milan-SanRemo.
Pour autant, les rivaux ne manqueront pas de tenter de contrer « Jasper the Master », à commencer par son compatriote Arnaud De Lie qui l’a battu lors de leur dernière confrontation sur le championnat de Belgique. Tous voudront être de la bataille finale : Wout van Aert, reparti bredouille du Tour l’année dernière ; Mads Pedersen, souvent déçu mais jamais résigné face à Philipsen ; Fabio Jakobsen, cette fois-ci libéré de la menace d’une côte susceptible de l’exclure des débats ; Sam Bennett, à nouveau en jambes lors de sa campagne d’avant-Tour ; Biniam Girmay, qui a déjà connu la joie du succès en Italie sur le Giro ; et bien sûr Mark Cavendish, dont les occasions sont comptées pour lever les bras une 35e fois sur le Tour.
L’énoncé des favoris en cas de sprint à Turin indique qu’après les coups de force de Romain Bardet et de Kévin Vauquelin, la belle série des Français pourrait connaître un coup d’arrêt. Chez les supporters des « Bleus », les regards seront tout de même tournés vers les maillots rouges de Bryan Coquard et d’Arnaud Démare. Un concours de circonstances pourrait se charger de les mettre en orbite.
