L’arrivée à Bologne ouvrait la perspective d’une bataille dans la montée au sanctuaire de San Luca. Les spectateurs ont en réalité eu droit à deux confrontations de premier plan. Au sein du trio des survivants de l’échappée du jour, c’est Kevin Vauquelin qui s’est distingué en lâchant ses rivaux pour la victoire d’étape, pour aller chercher son premier bouquet sur le Tour de France qu’il découvre cette année à 23 ans. Le Normand offre du même coup à son équipe Arkéa-B&B sa première étape sur la Grande Boucle à sa 11e participation. La délégation française se réjouit d’une deuxième victoire consécutive bien que Romain Bardet ait dû céder le Maillot Jaune conquis à Rimini. La deuxième bagarre de San Luca a en effet mis aux prises les favoris de la 111e édition : Tadej Pogacar a réussi à prendre les rênes du classement général et retrouve le Maillot Jaune, sans avoir creusé d’écart sur Jonas Vingegaard, ni sur Remco Evenepoel et Richard Carapaz.
11 coureurs à l’avant
Les 175 coureurs qui ont franchi la ligne d’arrivée de Rimini sont bien présents au départ de Cesenatico. Le profil du jour inspire les attaquants, qui se déclarent en nombre en début détape pour prendre l’échappée. Malgré une allure rapide, un groupe parvient à se détacher au km 8 avec Quentin Pacher (Groupama-FDJ), Axel Laurance (Alpecin-Deceuninck), Hugo Houle (Israel-Premier-Tech), Nelson Oliveira (Movistar), Jonas Abrahamsen (Uno-X), Harold Tejada (Astana), Cristian Rodriguez, Kevin Vauquelin (Arkea-B&B), Mike Teunissen (Intermarché-Wanty), Bram Welten (dsm Firmenich) et Jordan Jegat (TotralEnergies), qui sont un temps poursuivis par Brent Van Moer (Lotto-Dstny), Michael Matthews (Jayco-AlUla), sortis du peloton à retardement. Les membres de ce groupe d’attaque ne représentent pas de menace directe pour le Maillot Jaune de Romain Bardet, ses coéquipiers laisse donc l’écart enfler, d’abord à 5’ au km 23, puis jusqu’à 8’20’’ au km 66.
Chute de Van Aert et Jorgenson
Sans être réellement déclenchée avec urgence, la poursuite est menée par les formations UAE Emirates et Visma-Lease a Bike, qui rapprochent le peloton à 5’55’’ sur la ligne du sprint intermédiaire de Dozza (km 108), où une chute met à terre sans gravité Wout van Aert, Matteo Jorgenson et Laurens De Plus. L’incident occasionne un ralentissement qui profite aux hommes de tête, dont l’avantage est chronométré à 9’15’’ au km 129.
Coup de force à San Luca
Le réel déclenchement de la poursuite intervient à l’approche des 50 derniers kilomètres et se révèle particulièrement efficace au premier passage sur la ligne d’arrivée (km 162,5), où il ne reste plus que 4’15’’ d’avance à l’échappée. La première montée au sanctuaire de San Luca bouscule le groupe, qui se reforme momentanément mais explose sous l’effet de l’attaque de Neilson Oliveira, à 21 km du but. Le Portugais n’est suivi que par Kévin Vauquelin et Jonas Abrahamsen. Le trio s’avance pour la deuxième fois vers la montée de San Luca, où le puncheur d’Arkéa-B&B parvient à faire la différence et bascule en solo. Le Normand conserve grâce à ses talents de rouleur l’avance de 40 secondes qu’il a réussi à creuser et s’impose sur la ligne d’arrivée sans contestation, 36’’ avant l’arrivée de Jonas Abrahamsen.
Evenepoel et Carapaz au contact
Dans la côte de San Luca, une bataille se joue également à l’échelon du peloton, où Romain Bardet perd le contact à mi-pente et voit son Maillot Jaune se détricoter au fil des mètres. Surtout, à 600 mètres du sommet, Tadej Pogacar lance une attaque uniquement suivie par Jonas Vingegaard. Les duellistes des quatre dernières éditions font la différence sur le reste du groupe des favoris, à l’exception de Remco Evenepoel et de Richard Carapaz qui reviennent au contact dans le dernier kilomètre de course. Sur la ligne d’arrivée, l’opération permet à « Pogi » de s’habiller de jaune.
