Le scénario de la première étape du Tour de France 2024 a déjoué les prévisions qui voyaient la victoire d’un sprinteur au sein d’un groupe de costauds. Mais sur ce programme exigeant avec 3600 mètres de dénivelé positif entre Florence et Rimini, c’est finalement un grimpeur racé qui a su s’imposer en tablant sur l’audace. Romain Bardet a contre-attaqué à 51 kilomètres de l’arrivée dans la côte de San Leo pour rejoindre l’échappée et terminer l’étape en duo avec son coéquipier Frank Van den Broek qui avait anticipé le mouvement. Les deux associés, une fois débarrassés de Valentin Madouas, ont su résister au retour du peloton jusqu’aux bords de l’Adriatique, avec seulement 5 secondes de marge sur la ligne d’arrivée. Le coureur Auvergnat qui dispute son dernier Tour de France y remporte sa quatrième étape et s’offre l’honneur de porter pour la première fois de sa carrière le Maillot Jaune après avoir terminé à deux reprises sur le podium final.
Neuf coureurs dans l’échappée… dans un premier temps
Le peloton du Tour 2024 se réunit au complet avec 176 coureurs au départ de Florence, pour un long défilé devant les monuments de la ville de Florence, dont le Palazzo Vecchio où se tient une cérémonie officielle de départ. Après cette séquence touristique et protocolaire, les candidats à l’échappée sont nombreux dès le premier kilomètre. Les mouvements se succèdent et c’est finalement au km 17 que se détache un groupe de sept coureurs avec Matej Mohoric (Bahrain Victorious), Valentin Madouas (Groupama-FDJ), Ion Izagirre (Cofidis), Clément Champoussin (Arkéa-B&B Hotels), Frank Van den Broek (dsm-firmenich PostNL), Sandy Dujardin et Matteo Vercher (TotalEnergies). Les sept attaquants prennent le large mais derrière eux, Jonas Abrahamsen (Uno-X) et Ryan Gibbons (Lidl-Trek) sortent en contre-attaque et opèrent la jonction au km 41, c’est-à-dire dans la montée au col de Valico Tre Faggi. Au sommet, Ion Izagirre bascule en tête tandis que le groupe, qui a perdu Matteo Vercher, bénéficie d’un avantage de 5’10’’ sur le peloton.
Gaudu et Martinez à la peine
L’enchaînement des ascensions essore le groupe de tête, qui lâche ensuite Dujardin et Champoussin dans la côte de Carnaio. Au sommet (km 98,3), Ion Izagirre poursuit sa chasse aux pois, bataillant pour le premier maillot avec Jonas Abrahamssen. Dans le peloton, Mark Cavendish a été le premier des sprinteurs à disparaître dans la première montée. La poursuite est dans un premier temps menée par les EF Education Easypost, qui réduisent l’écart autour de 3’30’’, mais c’est surtout dans la côte de Barbotto que la sélection se durcit avec les UAE Emirates à la manœuvre. Pendant que Ion Izagirre se retrouve exclu de l’échappée, les sprinteurs passent à la trappe, mais aussi des grimpeurs comme Lenny Martinez et David Gaudu. Juste avant d’entrer dans le dernier kilomètre de montée, c’est aussi le tour de Mathieu Van der Poel et de Mads Pedersen de subir. Au sommet (133,6), l’avance des 5 hommes de tête n’est plus que de 2’45’’ sur le peloton.
Bardet en contre-attaque
La côte de San Leo change encore davantage la donne, puisque dans ses 4,6 km d’ascension le groupe de 5 se transforme en duo avec Madouas et Abrahamsen, puis en solo dans le dernier kilomètre avec l’accélération du coureur de Groupama-FDJ. Derrière, le peloton s’est également rapproché, et Romain Bardet en est sorti en contre-attaque pour se lancer à la poursuite de Madouas. L’opération se précise et à 42 km de l’arrivée, c’est le trio Bardet-Van den Broek-Madouas qui prend les commandes de l’étape. L’ancien champion de France perd le contact, et le duo des dsm-Firmenich se lance dans le défi de résister au peloton avec 1’45’’ d’avance au sommet de la côte de Montemaggio (km 167,1).
Le duo franco-néerlandais résiste
La mission consiste d’abord à garder un avantage suffisant dans la côte de San Marino, où les deux coéquipiers conservent un écart de 1’05’’ sur Ben Healy dans le rôle du contre-attaquant, et le peloton en poursuite à 2’. A la bascule, il reste 26,3 km à parcourir. Le peloton accélère, avale le coureur irlandais et se présente dans les dix derniers kilomètres avec un retard réduit à 45’’ sur Bardet et Van den Broek. La situation se complique avec 35’’ d’avance à 5 km, puis 10’’ sous la Flamme Rouge. Pourtant la paire franco-néerlandais parvient à résister jusqu’au bout, avec 5’’ d’avance sur le peloton réglé par Wout van Aert.
