Le Grand Départ donné depuis Bilbao a lancé les coureurs basques sur les rails de la réussite, et en particulier sur les étapes taillées pour les baroudeurs. Sur la route de Belleville-en-Beaujolais, c’est à nouveau un groupe d’échappés imposant qui s’est formé après plus de 90 kilomètres de course, avec 15 coureurs cette fois-ci. Parmi eux, Mathieu Van der Poel a tenté sa chance, mais c’est la contre-attaque de Ion Izagirre à 31 kilomètres de l’arrivée qui a définitivement distancé les rescapés de l’attaque du jour. En solitaire, le coureur de Cofidis est allé chercher sa deuxième étape du Tour de France, après sa victoire en 2016 à Morzine, à l’époque avec le maillot de Movistar. Deux jours après Issoire, Izagirre succède à Pello Bilbao qui avait continué de faire flotter sur le Tour l’Ikurrina, le drapeau basque omniprésent au bord des routes pendant le séjour basque, où son coéquipier Victor Lafay s’était déjà imposé à Saint-Sébastien.
Van Aert, le plus remuant
Après le forfait du champion d’Europe Fabio Jakobsen (Soudal-Quick Step), ils ne sont plus que 168 coureurs au départ de Roanne. La plupart ayant la certitude que l’étape correspondrait à un groupe d’échappés, les candidats sont nombreux pour en faire partie, à commencer par Mads Pedersen qui se déclare dès le premier kilomètre. Le Danois n’est que le premier d’une série d’attaquants qui opèrent en série dans les reliefs des 30 premiers kilomètres. Wout van Aert est le plus remuant d’entre eux, mais les coureurs de classiques veulent manifestement prendre part à la fête, puisque Matej Mohoric, Mathieu Van der Poel, Mattias Skjelmose, Victor Lafay ou Alberto Bettiol par exemple font partie des plus entreprenants. C’est aussi le cas des grimpeurs Giulio Ciccone et Dani Martinez, qui passent respectivement en tête au sommet de la côte de Thizy-les-Bourgs (km 20,5) et au col des Ecorbans (km 37,9). David de la Cruz se montre aussi régulièrement à l’attaque, mais se retrouve contraint à l’abandon sur chute au km 36.
Un groupe de coureurs attardés
Au kilomètre 32, une cassure au sein du peloton éjecte de nombreux coureurs. Ils auront l’opportunité de combler leur retard plutôt rapidement pour David Gaudu ou les deux frères Yates, mais au bout d’une très longue course poursuite en ce qui concerne Louis Meintjes, le maillot à pois Neilson Powless ou encore l’Australien Ben O’Connor et Mikel Landa. Le peloton principal se réduit à une soixantaine d’éléments sous l’effet de l’allure rapide et de l’enchainement des bosses. Après une énième initiative de Van Aert, qui passe près de dix kilomètres en solitaire, c’est au kilomètre 62 que Teuns (Bahrain Victorious) lance un mouvement avec Benoot (Jumbo-Visma). Ils sont vite rejoints par Pedersen (Lidl-Trek), puis par Amador (EF Education-Easypost), Van der Poel (Alpecin-Deceunicnk), Martin, Izagirre (Cofidis), Guerreiro, Jorgenson (Movistar), Campenaerts (Lotto Dstny), Burgaudeau (TotalEnergies), Pinot (Groupama-FDJ) et Johannessen (Uno-X). Il reste alors deux contre-attaquants intercalés, Alaphilippe (Soudal-Quick Step) et Stuyven (Lidl-Trek), qui font monter l’effectif de l’échappée à 15 coureurs au passage au sprint intermédiaire de Régnié-Durette (km 93,3). Mads Pedersen profite de l’occasion pour y saisir 20 points et dépasser Bryan Coquard au classement par points.
Ion Izagirre en solitaire
L’échappée obtient un avantage de 3’40’’, mais la menace de Thibaut Pinot incite les AG2R-Citroën à prendre en mains la poursuite. Dans la montée au col de la Croix Montmain (km125), c’est Mathieu Van der Poel qui bouscule le groupe et s’isole à 47 kilomètres de l’arrivée pour se lancer dans un raid solitaire. Son effort lui permet de s’éloigner de 20 secondes et de provoquer la décomposition du groupe, mais il est repris dans l’ascension suivante, à 3 kilomètres du col de la Croix Rosier. Il reste alors en tête de course Van der Poel, Benoot, Pinot, Martin, I.Izagirre, Jorgenson, Johannessen et Burgaudeau. Mais Ion Izagirre ne laisse pas à ses adversaires le temps de se préparer : il attaque à 31 km de l’arrivée et bascule déjà avec 25’’ au sommet. Dans le final, le coureur basque mobilise ses talents d’ancien champion du chrono pour augmenter son avantage et rentre dans les 10 derniers kilomètres avec une marge de 45’’ sur ses six premiers poursuivants. Le peloton a franchi la ligne d’arrivée avec 4’14’’ de retard sur le vainqueur, ce qui permet à Thibaut Pinot de réintégrer le Top 10.