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Mads Würtz Schmidt, le porte-drapeau (III/V)

Le Danemark rejoint cette année la liste prestigieuse des pays ayant accueilli le Grand Départ du Tour de France. Cette grande première accompagne l’avènement d’une « génération dorée » dans le grand concert du cyclisme international. Comment ont-ils imposé leur talent ? Le site letour.fr est allé à la rencontre des coureurs, formateurs et dirigeants qui ont façonné le cyclisme danois moderne.  

La dernière fois que Mads Würtz Schmidt a couru un contre-la-montre à Copenhague, il a décroché l’arc-en-ciel, à l’occasion des Mondiaux 2011. Depuis, le coureur de 28 ans est devenu un pilier d'Israel Premier Tech et s’est offert d’autres honneurs distinctifs : une nouvelle couronne mondiale en 2015 (contre-la-montre moins de 23 ans) et le titre de champion du Danemark en 2021. Des ennuis de santé ont affecté son chemin vers la gloire, et bien qu’il n’ait pas été sélectionné par son équipe pour le Tour 2022, il reste fermement convaincu que son étoile peut briller comme celles de Mads Pedersen ou Soren Kragh Andersen, ses compagnons et rivaux depuis le plus jeune âge.

I - Sur les traces familiales

Mads Pedersen et Mads Würtz Schmidt se sont rencontrés et ont couru ensemble très jeunes, mais ils ont des origines cyclistes bien différentes. Originaire de Holbæk, dans la région de Zélande, Pedersen n'avait « aucun passé cycliste dans la famille ». Né à Randers, à quelque 180 km à l'ouest, Würtz Schmidt est « issu d'une famille de cyclistes. Ma mère était coureuse quand elle était plus jeune. Mon père [Steen Schmidt] faisait partie de l'équipe nationale de VTT avant ma naissance. En fait, même le cousin de mon grand-père est Jorgen Schmidt et il a remporté le championnat du monde amateur en 1970 à Leicester. » « Aussi loin que je me souvienne, je sortais pour voir des courses de vélo », dit Würtz Schmidt. Et il n'a pas tardé à suivre l'exemple familial : « J'ai commencé à courir à l'âge de 8 ans. Je crois que normalement on ne pouvait pas commencer avant 9 ans, mais mes parents avaient des contacts dans la fédération locale. Alors j'ai pris de l'avance ! L'année suivante, mon frère [Kasper, désormais directeur sportif adjoint chez Riwal] a également commencé à courir. On avait une caravane pour faire le tour du Danemark. On partait le vendredi et on dormait sur le lieu de la course, car le départ était toujours tôt. On passait le week-end en famille, on faisait la course et on rentrait à la maison. C'étaient de bons moments. »  

II - Succès précoces

« Maintenant que je suis plus âgé, je regarde en arrière et je suis super fier de ce que j'ai accompli à l'époque », explique Mads Würtz Schmidt à propos de ses nombreux triomphes en tant que coureur junior et espoir : des titres de champion national et mondial, Paris-Roubaix Juniors, des victoires d'étapes sur le Tour de l'Avenir et le Tour du Danemark… « C'étaient les plus grandes courses qu'on pouvait gagner. J’ai fait Roubaix cette année et j'ai ressenti l'émotion de ma victoire en tant que junior. J'ai enfin compris que c'était quelque chose de grand. J'ai encore le petit pavé des juniors. » « Quand j'ai remporté les championnats du monde chez les juniors, je me suis dit que j’allais désormais essayer de devenir un cycliste professionnel », explique Würtz Schmit. « J'ai quand même terminé l'école, ma mère ne m’aurait pas laissé faire autrement, mais j'avais une bonne relation avec l'école, ils étaient très à l’écoute et on a trouvé les arrangements pour faire les deux. Et j'ai rejoint Team Cult [en 2013], où Christa et Michael Skelde m'ont appris à devenir adulte. »  

III - Impulsion nationale

Les résultats de Würtz Schmidt en 2015 (notamment le maillot arc-en-ciel dans le chrono espoirs) ont fait de lui le cycliste danois de l'année. « J'avais l'impression de courir pour deux équipes, mon équipe Continentale [après Cult, il a passé une saison avec ColoQuick en 2015, puis Trefor/Virtu en 2016] et l'équipe nationale », décrit-il. « Ces voyages ont été parmi les meilleurs que j'ai eus dans ma carrière. On avait l'impression d'être dans un camp de vacances, de simplement nous amuser, et on courait tous les jours, avec la victoire au bout la plupart du temps. C’est grâce à Morten Bennekou [l'ancien entraîneur national espoirs, aujourd'hui responsable de la performance pour la fédération danoise], qui voulait rendre l'équipe nationale plus professionnelle. Nous avions des camps d'entraînement en hiver. Il a mis en place d’autres petites choses, comme des règles sur les tenues et les téléphones. Cela a parfaitement fonctionné. Et beaucoup d'entre nous sont des professionnels maintenant. » Après avoir porté le maillot de l'équipe nationale depuis l'âge de 16 ans, Würtz Schmidt a également conquis le maillot de champion du Danemark l'an dernier. « C'est un si beau maillot », dit-il alors qu'il s'apprête à le mettre en jeu ce week-end. « J'ai réalisé début juin que c'était le dernier mois. Maintenant, j'ai la recette, je sais dans un coin de ma tête comment gagner et je suis super motivé pour cette année. Je ne serai pas déçu si je ne gagne pas, car le championnat du Danemark est toujours une des courses les plus difficiles de l'année, mais c'est un objectif, je veux être performant et voir si je peux garder ce maillot. »  

IV - Amis et inspirations

Pour devenir champion du Danemark, Würtz Schmidt a dû battre les Kasper Asgreen, Mads Pedersen, Soren Kragh Andersen… autant de rivaux avec lesquels il roule depuis tout petit et qui ont depuis imposé leurs talents dans les plus grandes courses mondiales. « Le niveau du cyclisme danois est dingue », se réjouit Würtz Schmidt. « C'est le cas depuis quelques années, et c'est génial d’observer ça, et d’en faire partie. » « C'est super inspirant de voir les gars rouler comme ça », insiste-t-il. « Nous avons des superstars au Danemark, et pas qu’une : Asgreen, Mads Pedersen, Fuglsang, Vingegaard, Kragh Andersen, Cort Nielsen, Valgren… Nous avons beaucoup de gars super forts. Je veux y arriver aussi. L'année dernière, j'étais sur la bonne voie, et cette année a été très mauvaise avec des maladies et de la malchance. Mais je continue à me battre et à croire que je peux y arriver aussi. Un jour, j’y serai. L'année dernière, je les ai tous battus au championnat, donc ça montre que c'est possible. » Würtz Schmidt devrait retrouver une douzaine de compatriotes dans le peloton du Tour 2022.


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