À l’issue du séjour du Tour de France en Bretagne, il y a déjà eu des perdants et des gagnants, mais les quatre étapes disputées n’ont pas totalement éparpillé les acteurs majeurs du classement général. Pour l’heure, 17 coureurs se tiennent en moins d’une minute, et il y a fort à parier que cet intervalle rassemblera beaucoup moins de prétendants aux honneurs une fois que le contre-la-montre mayennais aura fait son œuvre de sélection. Sur les 27,2 kilomètres du parcours, bosselé sans être favorable aux grimpeurs, la parole sera donnée aux spécialistes. Ceux qui ne viseront que l’étape, comme Stefan Bisseger, Kasper Asgreen, Soren Kragh Andersen, Victor Campenaerts, Stefan Küng ou encore Mikkel Bjerg. Mais aussi ceux qui ont beaucoup à jouer pour continuer d’exister ou se refaire une place dans la hiérarchie qui se dessinera cet après-midi. Les questions sont en l’occurrence très ouvertes. Par exemple, que valent sur la bourse des valeurs du chrono des experts amochés comme Primoz Roglic et Geraint Thomas, respectivement pointés à 1’35’’ et 1’02’’ du Maillot Jaune ? Julian Alaphilippe, qui ne semble pas s’être économisé depuis le départ de Brest, sera-t-il en mesure de frapper un grand entre Changé et Laval, comme il l’a fait à Pau il y a deux ans sur un parcours équivalent ? Si oui, sa performance sera-telle suffisante pour contenir la puissance de Wout Van Aert, qui a été le moins en vue de ce « club des 3 » mais ne se trouve qu’à 23’’ du champion du monde au moment de s’attaquer à son exercice de prédilection ? Aussi, chacun a-t-il pu mesurer à quel point Mathieu van der Poel savoure et s’épanouit dans sa nouvelle peau, mais sa puissance saura-t-elle s’exprimer aussi bien sur son vélo de chrono que dans les barouds solitaires dont il est coutumier ? Enfin, comment se comporteront face à ces rouleurs de premier plan les grimpeurs qui ont su rester au contact du sommet, comme Richard Carapaz, Enric Mas, Nairo Quintana ou David Gaudu ? C’est probablement l’heure du chamboule-tout.
