LE TERRAIN DE JEU
Les gorges du Tarn, le viaduc de Millau, les reliefs verdoyants de Lozère… le diaporama touristique de la 14ème étape a de l’allure, mais l’occasion est trop belle pour que le peloton cède à la tentation du tourisme. Une hiérarchie déjà cohérente sera certainement dessinée à gros traits à ce stade de la partie, mais il est encore temps de grignoter une grosse poignée de secondes à un rival direct, ou de se servir une part de gloire épaisse comme une ration d’aligot. A Mende, la rampe qui mène à l’aérodrome sélectionne sur 3 kilomètres des puncheurs à la fois explosifs et capables de tenir suffisamment longtemps l’effort imposé par la pente moyenne de plus de 10 %. Une bataille d’athlètes se prépare dans la côte de la Croix-Neuve… à moins qu’un coureur parvienne à s’y présenter seul, comme Laurent Jalabert un certain 14 juillet 1995.
PLEINS FEUX SUR… JOAQUIM RODRIGUEZ
Les spécialistes de l’escalade en force, exercice à réaliser sur des parois courtes et sèches, sont assez facilement identifiables. On les repère par exemple au printemps sur les classiques ardennaises. Et leur état de forme quelques semaines plus tard aura pu être évalué à l’occasion de l’arrivée de la 3ème étape au sommet du Mur de Huy. Précisément, un seul coureur dans le peloton a dompté tous ses adversaires à la fois sur le chemin des Chapelles en Belgique et dans la côte de la Croix-Neuve. Joaquim Rodriguez aura de toute façon de bonnes raisons de passer à l’action, à commencer par son inusable détermination dès que les pourcentages se corsent sévèrement. L’Espagnol fait partie des rares coureurs à avoir fréquenté le podium final des trois grands tours cyclistes, et n’a certainement pas renoncer à briller une nouvelle fois sur le Tour. En 2010, Purito avait été intraitable et avait mêlé le sens tactique à sa vivacité pour manœuvrer Alberto Contador et Alexandre Vinokourov dans le final de Mende. Plus discret que certains autres prétendants à la gagne sur le début de sa saison, le leader de Katusha a toutefois signé une campagne ardennaise plus qu’honorable (4ème de la Flèche Wallonne, 3ème à Liège), juste après un Tour du Pays Basque nette dominé (victoire du classement général et de deux étapes). Il pourrait tout à fait surgir… telle la Bête du Gévaudan.
ILS NE SERONT PAS LOIN…
S’il figure au premier rang des favoris de l’étape de Mende, Joaquim Rodriguez fréquente depuis toujours dans les pelotons un genre de frère jumeau, sur le plan des dispositions physiques et techniques. Justement, Alejandro Valverde, même tenu par son rôle d’équipier auprès de Nairo Quintana, ne devrait pas se priver de tenter sa chance. Vainqueur de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège cette année, le champion d’Espagne a toutes les armes pour dominer tout le peloton sur la 14ème étape. Pour écumer la liste des Espagnols à surveiller ce jour-là, les arguments ne manquent pas chez Alberto Contador, qui s’était imposé sur les étapes mendoises de Paris-Nice en 2007 et 2010, et n’a rien perdu de son coup de patte. Les démonstrations de Vincenzo Nibali l’année dernière à Sheffield et surtout à La Planche des Belles Filles le placent comme un candidat évident, tandis que le champion du monde Michal Kwiatkowski a lui aussi affiché de sérieuses aptitudes sur des terrains similaires. Dans un registre sensiblement différent, son prédécesseur dans le maillot arc-en-ciel, Rui Costa, pourrait aussi s’adapter au final de Mende.
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2 juillet 2015
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